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06/04/2008

Descente aux enfers (Lila AÏT-LARBI)

Son ton ironique (celui de Madame la Directrice du lycée) commença à me provoquer des démangeaisons. Mais je ne devais en aucun cas rater une occasion  pour  la  ménager.  Je  me  sentais  pourtant « dévirilisé » de devoir me montrer gentil et doux avec elle, et cela me coûtait des heures de rumination  à chaque fois que je la croisais.

 

- Asseyez-vous à la fin, me dit-elle d'un ton presque impératif vous avez cours avec qui ? Je connais l'emploi du temps de chaque enseignant, et je sais que vous n'avez aucun cours avant quatorze heures, je me trompe peut-être ?

Je fus saisi tout d'un coup d'une envie folle de lui passer la corde au cou. Mais le plus mauvais souvenir que je garde de cette époque est que je me sentais, à chaque instant, capable d'affronter tous les typhons de l'Extrême-Orient, mais face à elle, je devais continuellement garder mon sang froid et me montrer insensible comme un rocher face à des vagues féroces. Tous mes collègues avaient adopté, de gré ou de force, la même attitude. une attitude à la fois positive et négative. Le nom de la directrice était, à lui seul, suffisant pour provoquer une paralysie générale. Elle était comme une main géante qui étranglait et engourdissait tout le monde.  

Je crois que depuis que je connaissais cette femme, le soleil se levait et se couchait chaque jour sur une étrange sensation de chaos et d'incertitude.

-   J'ai dû me tromper de jour, me hâtai-je de rectifier, je confonds toujours.  

-   Bon. Vous savez que les examens sont prévus pour la semaine prochaine. Le premier trimestre s'est presque achevé et la tradition veut qu'à la fin de chaque trimestre, le lycée organise un spectacle pour honorer les élèves qui ont eu les meilleurs résultats.

Je contemplais son bureau soigneusement. Du reste, rien de ce qu'elle disait ne représentait un quelconque intérêt.  

-   Alors, poursuivit-elle, j'ai pensé à vous charger d'une mission particulière.

-   Volontiers, madame. De quoi s'agit-il ?  

-   D'un événement, en fait, une première.

Je connaissais bien le genre d'événements auquel elle faisait allusion.  

-   Je suis sur des charbons ardents, madame.

-   Vous êtes l'enseignant de français le plus apprécié du lycée, je l'ai toujours dit. Je voulais vous demander d'écrire une petite pièce théâtrale qui sera présentée par vos élèves.  

-   C'est que vous ne me laissez pas vraiment le temps.

-  Je suis sûre que vous saurez vous débrouiller. Et puis je ne veux pas un spectacle grandiose, mais une modeste présentation symbolique.  

Je ne vous promets rien, madame, mais je ferai de mon mieux. Je ferai en sorte que le texte soit clair et simple. Les élèves ont de plus en plus de problèmes avec le français.

-   Mais il n'est pas question de français, cher monsieur. Vous l'écrirez en arabe, en langue nationale.  

-   Quoi? En arabe?

-   Parfaitement.  

-   Pourquoi me demandez-vous ça à moi ? Je ne saurai pas écrire une seule phrase, et vous le savez. Et puis il y a des enseignants d'arabe qui seraient ravis de le faire.

-   Justement, toute l'originalité est là.  

-  Que voulez-vous démontrer.

-  Simplement que l'arabe est notre langue nationale et qu'il est temps qu'elle reprenne la place qu'elle mérite. La langue française est une langue qui s'est introduite de force dans nos établissements, et vous le savez. Dans ce sens, une pièce de théâtre écrite en arabe par un enseignant de français sera la preuve noir sur blanc que tout le monde commence à en avoir assez de cette situation ridicule. Quand est-ce que vous vous mettrez au travail ?  

-  Quand les poules auront des dents. Demandez-moi d'enseigner le français en arabe, pendant que vous y êtes.

-  Dois-je comprendre par là que vous refusez ?  

-  Parfaitement. madame

-  Quelle audace ! Vous osez contester une des constantes de notre glorieuse révolution  

Je ne trouvai rien à lui répondre. Elle savait si bien piéger les gens.

-  Bien. Je le demanderai à un autre enseignant. Vous n'êtes pas le seul, vous savez. Vous pouvez disposer. Je n'ai plus rien à ajouter.  

Madame la directrice me tourna le dos comme si j'étais pestiféré et se mit face à sa petite fenêtre qui donnait sur la cour du lycée. Moi, je n'étais déjà plus là, et quand elle daigna se retourner pour m'ajouter un dernier mot, j'avais déjà retrouvé Rachid à la salle des enseignants.

-  Cette femme ! Un vrai démon...

1096908763.jpgLila AÏT-LARBI  

Descente aux enfers

 

Éditions Marinoor  

Algérie 1999

 

Commentaires

comment se procurer le livre " la dscente aux enfers de LILA AIT LARBI
MERCI
sihadj.abdenour@hotmail.com

Écrit par : si hadj mohand | 20/04/2008

comment se procurer l'ouvrage de lila ait larbi " la descente aux enfers"
sihadj.abdenour@hotmail.com

Écrit par : si hadj mohand | 20/04/2008

Il me semble que je l'ai acheté à la Librairie de l'Artisanat à Tizi-Ouzou !

Écrit par : GéLamBre | 22/04/2008

merci pour votre serviabilité
abdenour

Écrit par : si hadj mohand | 22/04/2008

Tadmait :

Hommage d’une fillette à son père disparu
Par
ZehirA Kakara

Salut cher ami je t'écris et je ne sais même pas si tu entends mes appels au secours ou pas.
« Salut fils de fellaga, la fille du fellaga pleure des larmes de sang et ses larmes arrosent ces textes qui te parviennent, et tu ne pourras jamais les essuyer.
Mon père est d'origine d'Ait Yahia Moussa. Il est né au village Afir, il devint orphelin à sa naissance, le quarantième jour exactement. Quant à moi, Je n’ai connu le village de mon père qu'à l'âge de 10 ans, en 1966 plus exactement, soit, 4 ans après l’indépendance. Les terres d’Ait Yahia Moussa sont des terres rouges et arides sur un relief escarpé et de nature rocailleuse. Très misérable aussi, la seule culture existante permettant la survie de ses habitants, c'est celle des olives et des figues. Quelques lopins de terre pour une agriculture vivrière mais ce n'est pas tout le monde qui en possédait. Ainsi donc pour ces habitants de Afir, leur existence se limitait à se réveiller le matin, aller au marché vendre des objets en argile cuite, des poules ou des oeufs ou encore acquérir un mouton ou une chèvre pour ceux qui en avaient les moyens .Quelques immigrés tentaient tant bien que mal, d’élever leur niveau de vie en rapportant chaque été, des valises remplies de gadgets Ces bagages qui font rêver les jeunes, sans plus. Mon père a sa maison sur ces pitons …… sur ces terres arides et ingrates. La maison était en ruines, bombardée par les militaires français, parce qu’elle servait d'abris aux maquisards pendant la guerre. Ces terres si lointaines à mon esprit d'enfant me paraissaient malgré leur aridité, d'une beauté ineffable. Pour moi c'est une nouvelle découverte, je les ai sacralisées car elles représentaient l'héritage spirituel de mon père. Ainsi, j'avais un lien sublime avec ce père inconnu : les terres qu’il m'a léguées. J'avais quelque chose de lui, et je me suis mise à aimer Ait yahia Moussa sans aucune réserve dans son intégralité et dans ses spécificités culturelles et traditionnelles qui venaient de l'aube des temps. Nos terres se trouvent sur les hauteurs et le chemin qui y mène est long mais tapissé de goudron par l'armée française. Cette région s’est rebellée contre l'occupant. Les terres de Krim Belkacem, illustre et vaillant maquisard, sont là, mais sa maison n'y étant plus, car elle a subi le même sort de la main assassine de l’envahisseur. Nous allions et séjournions chez une cousine à mon père habitant dans le village de Tifaou. Ce village qui se trouve dans une ravine. Pour y accéder, il fallait emprunter en crapahutant sur les tortueux chemins. Au fond de cette ravine fraîche on découvre une merveille : un petit village bordé par un ruisseau avec des petits jardins tout autour, sortes de petits vergers et une fontaine généreuse de son eau fraîche, comme il en existe en Kabylie qui vous ravivent le coeur et l'esprit. Ces conquistadors et non moins hommes de sciences français , dont le docteur Bertherand ,qui ont eu à analyser ces eaux , déjà en 1847 , ont découvert la richesse en oligo-éléments de ces eaux qu'ils disent toutes minérales dans cette région d'Algérie.
Comme j'ai aimé ce coin de paradis entouré de montagnes au maquis dru ! Tadmait a failli par le passé devenir et demeurer un village alsacien. le Maréchal RANDON y a planté son camp et comme pour éterniser dans les esprits, la présence française dans cette région paradisiaque, il succomba à la tentation d'un rêve insensé : celui d'espérer laisser à la postérité la marque indélébile de l'exploit d'un illustre Maréchal qu'il fut pour ses supérieurs, ignorant dans son ivresse de "civilisateur" aveugle le droit à l'existence de ces femmes et enfants autochtones, qui n'étaient à ses yeux qu'un butin de guerre, au même titre d'ailleurs que les animaux domestiques :c'est ainsi que naquit le camp du maréchal, ce bivouac de l'armée expéditionnaire , au prix de massacres et d'expropriation.
Avant d'arriver à Tifaou au bord de la route, vous êtes accueillis par un olivier sauvage, avec sur les branches des bouts de tissu ou de fils accrochés en forme de guirlande . En fait cet olivier, tel un vrai patriarche, vous donnait cette impression d’ouvrir ses bras aux personnes qui venaient lui rendre visite. Son hospitalité va d'abord et en priorité aux personnes en difficultés. Il avait ce pouvoir, disait-on, de porter chance, de rendre les femmes stériles fécondes, enfin de guérir tous les maux dont souffraient les gens. Les personnes qui s’y rendaient là-bas, accrochaient un bout de leurs vêtements en émettant des souhaits, des vœux ….j’en ai accroché des fils moi aussi, en espérant que mon père ne soit pas mort, qu’il revienne. Mais il n’est jamais revenu. Il était bien mort mon père, à la guerre ……………sur les terres d’Ait Yahia Moussa.
Les couchers de soleil sont incomparables, les levers aussi. Ils sont régulièrement accompagnés par le chant du coq, les bêlements des brebis et les voix vibrantes et aigues des femmes remplissant de leur corps gracieux le sentier qui mène à la fontaine. Les cliquetis joyeux de leurs bijoux accompagnant leur geste ample et gracieux, leur rire bon enfant, malgré les difficultés de la vie. Elles ont cette force d’amortir les chagrins d’une miséreuse et pénible existence, avec sa procession de précarités et d’événements marquants.
C'est cette symphonie vivante qui vient me bercer dans mes sommeils blafards de la métropole. C'est vous dire que la vie ici à Nanterre n'a aucune similitude avec ce paradis d'Eden. Ces images qui s'estompent avec le temps n'existent que dans des rêves lointains, car même à Tadmait, aujourd’hui, tout n'est que bruit, béton, et pollution. Avec la disparition des ancêtres, s’est évanouie de mon esprit la nature souriante de mon village. Ainsi une partie de ma vie est enterrée à jamais, il me reste à narrer à mes petites et tendres filles ce que fut le bon vieux temps, en attendant déjà, de crouler sous le poids des ans.

Zehira KARA

Paris ce jeudi 31/01/08

Écrit par : si hadj mohand | 23/04/2008

azul felawen, grand bonjour à tous

Ait Lounes M le 12 10 2008
Taverny dans Val d'Oise en France
Ait lounes Mokrane


Une réflexion sur la croyance cela s'est passé au moyen age. À l'âge ou l'ignorance n'avais d'âge

Il était une fois un être qui croyait en Dieu jusqu'en oublier tout ceux qu'il y avait autour de lui.
Un jour il partit faire une méditation à quelques lieux de chez lui. Mais alors on ne sait pour quelle raison il se trompa de chemin. Après quelques heures de marche il tomba dans des sables mouvants.
Dieu vit cela. Ce n'était pas encore l'heure de cette homme, Dieu dévia alors un pèlerin de son chemin initiale pour prêter main forte à notre homme. Ce pèlerin lui proposa son aide pour le sortir de ce trou ce à quoi notre homme répondit: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas ». Devant tant d'insistance le pèlerin du se résigner à partir. Face à cette situation Dieu dévia encore deux autres pèlerins. ils arrivèrent aussi devant notre homme alors aspiré jusque la ceinture. Ils proposèrent leurs aide et essuyèrent eux aussi la même réponse: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas », et les pèlerins durent se résigner à partir. Dieu ce dit encore: « Il faut que je le sorte de là ce n'est pas encore son heure ». Dieu dévia cette fois un prêtre et deux pèlerins. Arrivés devant notre homme ils le trouvèrent aspiré jusqu'au cou. Eux aussi proposèrent leur aide. Ils essuyèrent le même refus: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas ». Le prêtre essaya de le résonner mais il ne y avait rien à faire il était persuadé que Dieu le sortirait de là. Quelques minutes après que le prêtre et les deux pèlerins furent parti, notre homme périt avalé par les sables mouvants. il partit directement en enfer. Surpris et très mécontent d'avoir atterri dans ce lieu, lui croyant plus que tout autres au monde. Le Responsable de ce lieu accorda son souhait, il se présenta donc devant Dieu: « Ô Dieu pourquoi ai-je fini dans ce lieu qui ne devrait pas être le mien, moi qui me dévoue à vous plus que personne ? » Dieu lui dit alors: « Croire en moi en s'ignorant soi même cela est un péché, croire en moi et ignorer ceux qui nous aiment cela est un péché, croire a moi en ignorant son prochain cela est un péché. Enfin concernant ce lieu dans lequel tu es désormais cela est du à ton suicide. En effet je t'ai envoyé cinq pèlerins et un prêtre et tu as refusé leurs aides, commettant le péché d'ignorer ton prochain, ignorance qui t'a mené à ta mort par le péché du suicide.

Ait lounes M deux poèmes et deux réflexions

Écrit par : nazeef | 12/10/2008

azul felawen, grand bonjour a tous
Ait Lounes M le 12 10 2008
taverny dans val d'Oise en France
iAit lounes Mokrane


Une réflexion sur la croyance cela s'est passé au moyen age. À l'âge ou l'ignorance n'avais d'âge

Il était une fois un être qui croyait en Dieu jusqu'en oublier tout ceux qu'il y avait autour de lui.
Un jour il partit faire une méditation à quelques lieux de chez lui. Mais alors on ne sait pour quelle raison il se trompa de chemin. Après quelques heures de marche il tomba dans des sables mouvants.
Dieu vit cela. Ce n'était pas encore l'heure de cette homme, Dieu dévia alors un pèlerin de son chemin initiale pour prêter main forte à notre homme. Ce pèlerin lui proposa son aide pour le sortir de ce trou ce à quoi notre homme répondit: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas ». Devant tant d'insistance le pèlerin du se résigner à partir. Face à cette situation Dieu dévia encore deux autres pèlerins. ils arrivèrent aussi devant notre homme alors aspiré jusque la ceinture. Ils proposèrent leurs aide et essuyèrent eux aussi la même réponse: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas », et les pèlerins durent se résigner à partir. Dieu ce dit encore: « Il faut que je le sorte de là ce n'est pas encore son heure ». Dieu dévia cette fois un prêtre et deux pèlerins. Arrivés devant notre homme ils le trouvèrent aspiré jusqu'au cou. Eux aussi proposèrent leur aide. Ils essuyèrent le même refus: « Non merci, Dieu me sortira de ce mauvais pas ». Le prêtre essaya de le résonner mais il ne y avait rien à faire il était persuadé que Dieu le sortirait de là. Quelques minutes après que le prêtre et les deux pèlerins furent parti, notre homme périt avalé par les sables mouvants. il partit directement en enfer. Surpris et très mécontent d'avoir atterri dans ce lieu, lui croyant plus que tout autres au monde. Le Responsable de ce lieu accorda son souhait, il se présenta donc devant Dieu: « Ô Dieu pourquoi ai-je fini dans ce lieu qui ne devrait pas être le mien, moi qui me dévoue à vous plus que personne ? » Dieu lui dit alors: « Croire en moi en s'ignorant soi même cela est un péché, croire en moi et ignorer ceux qui nous aiment cela est un péché, croire a moi en ignorant son prochain cela est un péché. Enfin concernant ce lieu dans lequel tu es désormais cela est du à ton suicide. En effet je t'ai envoyé cinq pèlerins et un prêtre et tu as refusé leurs aides, commettant le péché d'ignorer ton prochain, ignorance qui t'a mené à ta mort par le péché du suicide.

Ait lounes M deux poèmes et duex réflexions

Écrit par : nazeef | 12/10/2008

Bonjour,
bcp d'ouvrages que je ne connaissais pas
BravoSabri

Écrit par : marrakech | 24/12/2008

Nous découvrons jour apres jour de talentueux(se) écrivains maghrebins continuez ainsi

Écrit par : cuisine | 24/12/2008

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