08/05/2013
L’Action politique en Algérie (Docteur Mahmoud BOUDARÈNE) 1
Au moment où j'écris ces lignes, je ne suis plus militant du Rassemblement pourla Cultureetla Démocratie(RCD). Je m'en suis éloigné parce que je ne m'y sentais plus chez moi. On m'avait créé trop d'ennemis et je n'avais plus aucune initiative sur mon engagement politique. J'en avais été dépossédé. J'avais besoin de reprendre ma liberté et de me réapproprier ma souveraineté. Toutefois, je ne renie pas un passé que j'ai contribué à construire avec conviction et je n'ai aucun problème avec le projet de société du RCD, celui pour lequel je m'étais librement engagé en 1991. Je ne me reconnais pas dans celui d'aujourd'hui. Beaucoup de choses ont changé. Sans doute, pas dans le sens qu'un grand nombre d'entre nous auraient souhaité.
J'ai vécu, à l'intérieur de ce parti, une expérience enrichissante que je ne regrette pas. Une aventure qui m'a donné beaucoup de plaisir à travailler et qui m'a fait le grand honneur de côtoyer des militants de conviction, honnêtes et désintéressés, des personnes de grande valeur. Des compagnons que, le lecteur le comprendra, j'ai eu beaucoup de mal à abandonner.
J'ai également rencontré des individus usés par l'exercice de la politique, des carriéristes ombrageux, jaloux de leurs positions et dont l'unique préoccupation est le destin personnel ; des personnages serviles, dénués d'authenticité et hermétiques au devenir commun, que la proximité du pouvoir a démystifié ; des partisans à l'esprit étroit qui ne tolèrent ni l'opinion différente ni la contradiction et qui assujettissent l'action politique à leurs capricieuses humeurs. Une réalité tapie derrière des valeurs démocratiques empruntées et qui ne pouvait être dévoilée que par l'absolu nécessité de satisfaire un ego démesuré ou de combler une insatiable et tyrannique avidité.
Le psychiatre, que je suis et qui connaît bien la vulnérabilité de l'être humain, a appris à regarder ces derniers dans la nudité de leurs prétentions et dans la violence de leurs ambitions. Une expérience singulière. Une surprise ? Pas vraiment. Une désillusion ? Oui, sans doute. Une illusion de moins, cependant, et une leçon de plus pour l'avenir.
Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de méditer ce propos de Khalil Gibran : « ... Et si c'est un despote que vous voulez détrôner, veillez d'abord à ce que son trône érigé en vous soit détruit » (Le Prophète). Un enseignement qui m'interpelle et me rappelle à la méfiance que j'avais du métier de la politique et à mon désir premier de continuer à l'exercer en amateur.
L’Action politique en Algérie
Un bilan, une expérience et le regard du Psychiatre.
Éditions L’Odyssée
Tizi-Ouzou 2012
08:49 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook
Commentaires
Docteur je suis un militant du parti que vous citez comme etant votre milieu naturel et dans lequel vous vous etes baigné avec delectation, satisfaction et bonheur. Vous vous etes tout de meme retracté pour reprendre votre liberté en raison des gens dont vous parler avec beaucoup d emphase et de brio allant jusqu'a citer gibran khalil gibran que je venere comme auteur ancien. Et, c est peut etre pour cela que je n ai pas pu m empecher de deguster l avant dernier paragraphe ou vous parlez des carrieristes. J ai adoré ce paragraphe.
Écrit par : HAMEL mOHAMMED | 08/05/2013
Bonjour ,
Je souhaite saluer l'honnêteté intellectuelle du militant démocrate que vous êtes et ce dans un premier temps.
Dans un second temps ,le novice et profane que je suis admire votre analyse et comprends irréversiblement que certaines situations voire individus dans notre pays relèvent de la médecine et non la politique
Mboudene
Écrit par : Boudene | 13/08/2013
Bonjour,
Plus de faits politiques que d'analyses du problème politique dans le "livre"que j ai lu attentivement attentivement. Le titre est déjà très long, n'est pas synthétique, j'ai l'impression que l'auteur met plutôt l'accent sur son expérience au sein d'un partie politique. Il s'occupe plus de ces questions préoccupantes Psychiatrie/ Politique que d'exposer le problème de fond. Ce que je pense.
Kadour
Écrit par : Kadoour | 20/12/2013
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