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13/09/2011

Moi qui porte un nom de Femme (Hadjira OUBACHIR)

 

 

 Pleurent les poutres endeuillées

 À ma naissance

 Pleure ma mère coupable

 De l’innocence

 Pleure le silo vide

 De ses semences

 Pleure le foyer éteint, désespérance

 Pleure le patriarche atteint

 Dans sa puissance

 Noir le ciel couleur

 De nos péchés

 Noir le visage des hommes

 Par nous blessés

 Noires les mains de ma mère

 D’avoir peiné

 Amères sont les paroles

 Tant répétées

 Maudissant son ventre

 Désespéré

 Tortueuses sont les routes

 Vite parcourues

 À la recherche de moi

 Cette inconnue

 Je l’aperçois enfin

 De deuil, vêtue

 Pleure, noir d’amertume

 Toute honte bue

 Et j’ai comme un souvenir

 Du déjà vu

 Un jour presque fleuri

 J’ouvre les yeux

 Je vois rose

 Un ciel bleu

 La lune et les étoiles

 Couleur de feu

 Des sons et des lumières

 Réveil radieux

 Que cache à ma face les ténébreux

 Un jour presque parfait

 J’ai espéré

 Brûler tous les haillons

 De mes pensées

 Mais le poids de la vertu

 Lourd, obstiné

 A voué au silence

 Ma dignité

 J’ai pensé à ma mère

 Et j’ai pleuré

 Un jour, presque éveillée

 J’ose le moi

 Je l’habille de courage

 De toutes les voix

 Enfermées dans l’honneur

 De notre foi

 Je me retrouve enchaînée

 De fils de soie

 La vertu, la famille

 Et leurs lois

 Un jour je convole aussi

 En injustes noces

 Je me départis des rêves

 Et des romances

 Je trime, j’attends sur le seuil

 Des espérances

 Un sourire ou un merci

 Pour ma souffrance

 Il me renvoie le dédain

 De mon enfance

 Des verres de poison

 À tire larigot

 Les insultes et les coups pleuvent

 Sur mon égo

 Ma mère, mes enfants ont

 Aussi leur lot

 Il n’y a que lui qui

 Porte le flambeau

 Je ramasse ma vie réduite

 En lambeaux

 Peut être suis-je née trop tôt ?

 

Hadjira.

 

 

OUBACHIR Hadjira_Tirga n Tmes (Rêves de feu)_couv.jpgHadjira OUBACHIR

 

Tirga n’tmes

Rêves de feu

 

Éditions Achab

Tizi-Ouzou

2010

 

 

 

Commentaires

Très beau, Hadjira.

Écrit par : ernest | 13/09/2011

akemyahrez rabbii ahdjila!!!! tu me reconnais biensur !!je suis fiere de toi et surtout de dire" j'etais a l'ecole avec hdjila " jai encore mes pholos de classe et souvent je les regarde et que de souvenirs!!!...
il faut absolument que je le trouve en france peut etre sinon en algeris gros gros bisous mon amie!!

Écrit par : aksil rosa | 22/04/2012

Magnifique, Hadjira. Le poème m'a remué, vraiment. La douleur est là, comme la blessure, béanté, hurlante, la plaie de l'injsutice, de la hogra, et elle est aussi dans le coeur et le corps des hommes, crois-moi, de certains hommes tout au moins.

Écrit par : Slimane Saadoun | 27/10/2012

Merci mes amis, vos commentaires me touchent. Rosa, je t'ai cherchée partout; écris-moi à loundjah@yahoo.fr.

Je t'embrasse très fort.

Écrit par : hadjira | 20/12/2012

Merci mes amis, vos commentaires me touchent. Rosa, je t'ai cherchée partout; écris-moi à loundjah@yahoo.fr.

Je t'embrasse très fort.

Écrit par : hadjira | 20/12/2012

Emouvant ! La poésie au féminin vient du fin fond des tripes, elle est plus subtile plus sincère et vous révolte devant tant de rêves brisés devant tant d'étouffements, d'injustices de toute sorte subis tout au long de l'existence...J'admire ces femmes qui se battent malgré le rapport de force en vigueur depuis la nuit des temps...J'ai adoré ! Continue ata bahant !!

Écrit par : M.Mouloud | 20/12/2012

bravo mams!!

Écrit par : mouly | 06/02/2013

Merci Mouloud. Les femmes ont, depuis les temps immémoriaux , chanté leur envie de liberté, de justice et ont traduit leurs colères à travers des poèmes d'une sensibilité et d'une beauté rare.
Merci Mouly, ma fille chérie, comment as-tu fait pour te retrouver sur ce site que j'ai découvert par hasard en essayant de retrouver mon amie Rosa?

Écrit par : hadjira | 18/02/2013

Les commentaires sont fermés.