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12/11/2012

Mohammed KHORSI, Moudjahid (Sabrina AZZI)

Mohammed n'eut jamais l'opportunité d'avoir un fusil ou savoir comment l'utiliser ; de surcroît, il ne passa pas son service militaire vu que son père n'était pas au pays ; donc il était le soutien de famille .Les moudjahiddines, pour mieux s'assurer de son courage et à quel point il tenait à rejoindre le maquis, exigèrent de lui faire descendre El Moukhtar qui se trouvait à Tizi Hibel ; ce dernier était l'écrivain public de la région.

Il passa toute la veille en ruminant comment procéder pour accomplir cette mission ?

 Il se leva très tôt, s'apprêta à mettre en train sa tâche, et d'un air angoissé, il dit à sa femme :

- Où tu as mis le châle que je t'ai offert récemment ? S'il te plait tu me le donnes.

Chabha sans lui demander son besoin pour ce châle se précipita et le lui donna. Il ne lui a rien dit de crainte de la tourmenter. Il la connaissait très bien, elle essaierait de l'empêcher d'y aller. Il préféra avoir la bouche cousue que de perdre du temps ; tôt ou tard, elle le saurait. Il prit le châle, le mit dans sa poche et déguerpit.

 À Tizi Hibel, il ne rencontra aucune difficulté pour trouver le bureau de travail d'El Moukhtar : c'était un homme que tout le monde connaissait ; il aidait les Français comme il aidait les Algériens. Il était bien connu par tous les villageois. Il frappa à la porte,

- Entrez ! cria El Moukhtar

- Bonjour, je suis bien au bureau de monsieur El Moukhtar ? dit Mohammed

- Oui, de quoi pourrai-je vous servir ? : rétorqua-t-il sans même lever la tête.

 Dans la salle où fut El Moukhtar, se trouvait sa petite fille qui, à l'entrée de Mohammed, prit la porte.

- Vous m'écrivez une lettre à mon chef de travail ? S'il vous plait !

- Votre carte d'identité monsieur ?

- La voici !

 El Moukhtar était un homme qui avait une très grande expérience en ce qui concernait les guerres. Il était dans les rangs français durant la deuxième guerre mondiale ; il pouvait sentir le danger de loin. Quoiqu'il fût du côté des Français, il ne s'était jamais montré hostile ni méprisant envers les Algériens. Il remarqua un certain embarras sur le visage de Mohammed ; il remarqua aussi un changement dans son comportement. Il saisit une feuille vierge, et dès qu'il s'était mis à écrire, il aperçut Mohammed en train de chercher quelque chose qui était coincé dans sa ceinture. Mohammed prit le pistolet que les moudjahiddines lui avaient donné pour cette mission, et tira sur lui. El Moukhtar était malin et vigilant : avant que la balle ne sortit du fusil, il bouscula vers lui le bureau pour l’entraver et la balle fut tirée dans le vide...

 Dès que Mohammed appuya sur la détente du fusil, il décampa laissant sur le bureau sa carte d'identité et se dirigea directement vers Takrart. À sa grande surprise, il aperçut de loin qu'il était encerclé ; une fourmilière de soldats entourait le village. Il changea vite de destination. Arrivé à Tizi Msbaa Iberdan, un carrefour où sept chemins s'entrecroisent, il trouva les Français et, sans perdre aucune seconde, prit la fuite. Les Français le poursuivirent et tirèrent sur lui sans l'atteindre. Animé de sa foi et de son courage, il ripostait en se dirigeant vers Thala Khellil où se trouvait le chef de front.

Exsangue de fatigue, il parlait avec peine « je veux rejoindre le maquis ! »

 Le chef de front étonné de sa décision (il était jeune pour supporter les affres de la guerre) lui dit :

- Est ce que tes parents savent ce que tu comptes faire ?

- Mon père est en France, et ma mère sait bien qu'il viendra le jour où je sortirai au maquis, mais pour l'instant elle n'en sait rien. Et après tout, je n'ai pas besoin de leur approbation pour que je fasse ce que je veux, pour que je défende mon pays, non... ! Je suis assez responsable, me parait-il !

 

El Moukhtar déposa plainte, et sa petite fille affirma que, s'ils l'attrapaient, elle le reconnaîtrait indubitablement. Mohammed bien qu'il avait le châle, vu l'anxiété qui s'était accaparée de lui, avait omis de recourir à son utilisation pour dissimuler son visage.

 Désormais, Mohammed était recherché par les Français. Sa mère s'affola quand elle fut mise au courant. … Sa femme Chabha, devenue pâle sous le choc, n'avait jamais pensé qu'il allait le faire ; elle ne prenait pas ses propos au sérieux. C'est vrai qu'il avait l'habitude de parler de la révolution et de son envie de devenir un maquisard ; mais pas si vite !

 

Mohammed concrétisa son rêve en 1955. Il endossa enfin l'uniforme des moudjahiddines …

 

 

AZZI_Ath-Douala_2008_couv.jpgSabrina AZZI

Ath-Douala, le rendez-vous manqué

 

Chapitre 3 (Extraits)

 

ISBN : 978-9947-0-2194-1

2008

Commentaires

Bonjour, L'écrivain-poète Mohamed Grim du village Igaridene-Maatkas souhaiterais avoir les coordonnées de Azzi Sabrina pour rentrer en contact avec elle au sujet de son livre "Mohammed KHORSI, Moudjahid ". Je vous remercie de pouvoir m'apporter cette information. Merci

Écrit par : rabah lekhebassene | 26/05/2014

tu doit enrichira tes information si bien de parle de ton grand père il fout cite les outre

Écrit par : younes khorsi | 11/12/2014

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