21/09/2008
Un Rital aux carrières de Voutré (Jacques COUSIN)
Voutré c’est en Mayenne, à l’ouest de la France…
Et pourtant le sous-titre du livre est : Mystère en Kabylie
Quel rapport ? La Kabylie, ici c’est le nom de cette carrière qui existe depuis 1858 !
…
Le train de 18 h 50, en provenance de Paris, s'arrêta en gare de Voutré dans un crissement de freins prolongé. Un long panache de vapeur blanche sortit en chuintant de la cheminée, puis enveloppa entièrement la locomotive, avant de se déliter au-dessus du bâtiment bas occupé par la gare.
Le soleil était encore haut dans un ciel sans nuages. Dans les champs situés de l'autre côté de la voie, les foins entassés en meules apportaient jusqu'à la gare l'odeur caractéristique de l'herbe fraîchement coupée.
Sur le quai, stationnaient quelques personnes venues attendre l'arrivée d'un parent. Elles habitaient vraisemblablement la localité même ou ses environs immédiats puisqu'elles avaient gardé leurs habits de travail.
Cinq ou six voyageurs descendirent, de lourdes valises à la main. Deux ou trois autres montèrent péniblement, tout aussi chargés. Les transferts se firent sans bousculade, ni précipitation. Des embrassades discrètes, quelques cris de joie, des éclats de rire, l'appel d'une maman en direction de ses enfants, des débuts de discussion vite avortés. Le petit rassemblement traversa la salle d'attente, descendit la place mal empierrée, avant de remonter la rue à pied en direction du bourg.
«En voiture les voyageurs ! Fermez les portières, s'il vous plaît !» aboya le chef de gare, un petit bonhomme rondouillard, engoncé dans un uniforme un peu râpé, devenu, avec les ans, trop étroit pour lui. Il s'essuya brièvement le visage avec un mouchoir à carreaux sorti de sa poche, agita plusieurs fois son drapeau. Un coup de sifflet strident fendit l'air surchauffé. Aux fenêtres des wagons, quelques voyageurs avaient baissé les vitres et regardaient en attendant le départ. La locomotive s'ébranla dans un nouveau rideau de vapeur blanche, prit de la vitesse, arriva à la première courbe. L'arrière du dernier wagon disparut en direction d'Évron.
…
Un Rital aux carrières de Voutré :
mystère en Kabylie
Ed. du Petit pavé, Brissac, France
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Commentaires
bonjour Gerard c'est vraiment un mystére, dites nous quelque chose ou bien indiquez nous comment acquérir ce livre
cordialement
si hadj abdenour
Écrit par : si hadj mohand | 21/09/2008
je prie François LAMOUR DE ME CONTACTER POUR ECHANGE CULTUREL SUR L'HISTOIRE ALGERO FRANCAISE 1954-1962
MERCI
sihadj_abdenour@yahoo.fr
Écrit par : si hadj mohand | 23/09/2008
Monsieur,
J'ai en ma possession une carte postale sur "la Kabylie" que mon grand-père avait dans ses affaires bien préservés. Il est né à Voutré. Il a travaillé dans une carrière prés de Sillé le Guillaume.
Mon fils a visité la carrière il y a peu de temps. Il est au Lycée d'Orion en 4e découverte. Il a en sa possession de livre que vous avez écrit. Je ne l'ai pas lu encore.
J'ai, si vous le désirez, la photocopie sur papier photo de la carte postale. Si vous la voulez, je peux vous l'envoyer par courrier.
Nous sommes dans la Sarthe.
A bientôt.
Écrit par : BOUTELOUP | 25/10/2008
BONJOUR
SI VOUS AVEZ DES DOCUMENTS SUR L ANCIENNE EPOQUE DE L'ALGERIE-en particulier de la kabylie ou je suis né,je serais tres connaissant de me les envoyer.je prepare un livre a cet effet.
sihadj.abdenour@hotmail.com
Écrit par : si hadj mohand | 25/10/2008
Témoignages d’un très proche collaborateur du colonel Amirouche
Rachid Adjoud
Extrait du livre " sous le feu croisé des troupes du colonel Amirouche et des chasseurs alpins »
Par
Si Hadj Abdenour
Il est né le 2 février 1937 à Sédouk, trés jeune il milita au sein du PPA, puis à partir 1955 il rejoint le maquis où il forma les premières cellules de la région de sédouk.
Départ dans la première semaine d’Aout 1956 avec le commandant Si Hmimi et Si Mohand Akli Ait Kaabache, pour une destination qu’il ignorait.
En raison de son très jeune âge, certains de ses compagnons lui colleront le surnom de Bébé Cadum, alors que d’autres préféreront son surnom de guerre : Si Abdelhakim
Il partit donc accompagné de ses responsables, de Béni Aidel pour rejoindre Ouzellaguen le 10 Aout 1956, où il remarqua à son arrivée, un nombre important de moudjahidines: des moussebelines et des fidaines. Le 20 Aout 1956, il comprit, sans savoir de qui il s’agissait, qu’un grand rassemblement de hauts responsables s y déroulait.
Il était mis immédiatement avec une équipe de deux jeunes : Silhocine Salhi et Tahar Amirouchen, Abdelhafid Amokrane et Sil Hadi Ouguergous.
Nous formons ainsi le secrétariat du congrès de la Soummam., nous précisera t-il dans son témoignage qu’il nous livra d’une voix qui trahit une forte charge d’émotion et un respect religieux pour tous ses compagnons tombés au maquis, pour que le peuple algérien retrouve sa dignité.
« C’est au cours de cette réunion que j’ai découvert les responsables du congrès »nous dira t il, et qu’il nomme sans aucune hésitation .il s’agit, nous dira t il des frères de combats :
- Si Mohamedi Saïd
- le commandant Kaci Hamai
- Abderrahmane Mira
- Si Abdenour Ramdane
- Amirouche
- Krim Belkacem
Si Rachid Adjoud participera avec Amirouchen et Salhi à la rédaction des textes des résolutions du congrès d’autant plus qu’il avait cette chance de maitriser parfaitement la dactylographie. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait été choisi en partie.
A cette occasion, Mohamedi Saïd, venait sans cesse contrôler leurs travaux au secrétariat, et ce sera aussi la première occasion de son contact direct avec Amirouche.
Après le congrès, Amirouche le désignera pour intégrer son staff direct, « le secrétariat particulier ». Depuis, il ne le quittera plus jusqu’au jour de son départ en Tunisie la veille de sa mort, le 29 mars 1959 à Djebel Thameur, dans la région de Boussaâda.
Il était resté avec lui soit au PC de wilaya ou bien au PC des transmissions. Il l’accompagnera dans sa mission-de réconciliation aux Aurès.
De ce qu’il a retenu dans sa mémoire de façon indélébile de cet homme hors du commun, Si Adjoud, nous dira qu’il réunit en lui des qualités qui ne pouvaient faire de lui que ce monument historique de la Révolution algérienne:
- prévenant
- prévoyant
- une intelligence hors du commun
- un stratège
- un homme juste
- un nationaliste
- un homme d’une foi inébranlable
- un homme exemplaire
Un homme exemplaire, pour vous dire qu’une séance de travail, avec vous, ne peut suffire pour parler de lui et de son œuvre grandiose au sein de la révolution de 1954.Cet homme, comme tout le monde le sait ne peut être dissocié de la révolution et de la victoire décisive du Front de libération nationale et de sa digne armée, l’ALN.
Nous constatons malheureusement aujourd’hui, qu’il existe des gens autour de nous qui emboitent le pas au colonialisme d’antan, pour salir son œuvre et surtout sa mémoire pour dire et écrire des faux témoignages , en lui invitant des étiquettes qu’il ne mérite pas. On dit toujours que les absents ont toujours tort. Mais, comme réponse bien méritée à ses détracteurs j’opposerai un autre proverbe, bien de chez nous qui dit " on ne peut salir la boue, mais c’est la boue qui salit » Dieu ne pardonne pas à ceux qui salissent la mémoire de nos chouhadas .Le jugement dernier tranchera ,quelque soit notre grade , notre puissance , notre richesse ici bas.
Amirouche , n’en déplaise aux mauvaises langues, est de la lignée de Massinissa ,Yughurta ,, Lalla Fatma N’soumer et bien d’autres qui se sont sacrifiés sans ménagement aucun pour nous offrir la liberté, l’affranchissement du joug du colonialisme inique. Amirouche est mort et personne ne pourra le souiller.
le priant de nous livrer sa vision exacte sans complaisance aucune , en sa qualité de compagnon du colonel, il dira , sans l’ombre d’aucun doute ni hésitation que Amirouche n’a jamais tué, ni égorgé quiconque de ses frères. Certes il endosse l’entière responsabilité, mais s’agissant d’un complot de l’ennemi, qui a été opéré par des acteurs de la guerre d’Indochine, ce qui est du reste de bonne guerre, il avait tout simplement fait que ce qui était faisable en pareilles circonstances : désigner des responsables en son âme et conscience pour prendre en charge une telle "affaire".
Pressé par Si Hadj Abdenour, pour livrer aux lecteurs du monde entier le secret de cette "affaire"; que les stratèges coloniaux persistaient à lui coller à la peau, y compris par des écrits parus 40 ans après l’indépendance et donc 50 ans après sa mort (voir à ce titre l’ouvrage de Roger Conroux :la Kabylie des chasseurs alpins-terre de nos souffrances « paru aux éditions les écrivains), il dira ce ci :
"Monsieur Si HADJ, je peux vous poser une question et une seule? Ceux qui accusent Amirouche d’être un sanguinaire, peuvent- ils apporter la preuve de leur assertion? Citer des noms? Leurs ayant droits ne peuvent-ils pas se constituer partie civil, s’agissant d’un prétendu génocide? Y compris devant les instances internationales. Pour l’heure il n y’a que son ennemi jugé qui a développé cette thèse et qui continue de tenter encore de l’accréditer. A votre avis, pourquoi? Je vous réponds en toute sincérité. Parce que tout simplement Amirouche « l’insaisissable » a donné du fil à retordre à ses ennemis en, non seulement lui tenant tête, mais aussi à lui causant beaucoup de pertes ( là aussi vous pouvez voir consulter le même ouvrage cité plus haut , et bien d’autres) , et que le souhait cher au capitaine Léger et au commandant Ducasse est resté un rêve : capturer vivant ce « gibier rare » , « ce lion du Djurdjura » ou encore « ce fauve de la Soummam » selon le vœux de chacun de ses détracteurs .Une chose est aujourd’hui , on ne peut plus clair pour tous, et en premier lieu pour ses rivaux, noyer le poisson dans l’eau pour rendre les opérations génocidaires du colonialisme ,plus clémentes devant ce tissus de mensonges qui distille cette intox : dire que plus de 5 000 fellaghas de la wilaya 3 ont été passés au couteaux par « le colonel sanguinaire » voilà un mensonge trop gros pour passer , puisque toute la wilaya dans son intégralité ne comptait pas autant de combattants de notre armée de libération. Aux français qui avaient une rancœur vis-à-vis de l’Algérie indépendante et à ceux qui n’ont pas eu ni le plaisir ni l’occasion de connaître en lui au lieu d’un indigène soumis, livrant ses troupes avec armes et bagages à la puissance « civilisatrice », mais un rebelle fier et indomptable prêt à braver la mort pour rendre à son peuple la liberté totale et sans conditions , je lance ce défi sans rancœur aucune, de fournir la liste de ces victimes, puisqu’ils se targuent de connaitre la vérité sur ce phénomène qu’ils affublent de " doux sourire kabyle";
Si hadj Abdenour revient à la charge, pour parler de « bleuite »; et demander encore une fois au compagnon du colonel d’éclairer encore une fois et surtout le jeune lectorat algérien et français. Il ajoutera "Bleuite? Parlons-en justement. Mais pour ce qui me concerne j’ajouterais ceci " Amirouche , contrairement à ce qu’avancent quelques militaires et politiques français ,non contents de la fin héroïque du redoutable guerrier " indigène"; reliés malheureusement par des nationaux mus par des motifs pour le moins incompréhensibles ou à mettre tout simplement sur le compte de la jalousie, la suite des événements expliqueront d’ailleurs cette thèse des conflits fratricides générés par la course au pouvoir.»; Certes Amirouche est civilement responsable mais dire qu’il est injuste et sanguinaire cela est absolument faux! Que Dire alors des bombardements massifs et sans discernement sur des milliers de civil? Sur les concentrations de populations privées de nourriture et de soins. Des français motivés par le seul souci de vérité se sont insurgés contre l’isolement de femmes et d’enfants au prétexte de couper les vivres aux "fellaghas";
Pour ceux qui ont des preuves tangibles, les archives sont là, qu’ils les exhibent, nous sommes en démocratie, et l’histoire doit obéir au seul critère de vérité. Si quelques a des chiffres qu’il en fournisse les noms, prénoms, âge et sexe qui leur correspondent. A cette époque de la bleuite, je répète, nous n’avions pas un effectif de 4 000 djoundis dans la wilaya 3.Pour ceux qui étaient effectivement concernés par « cette affaire»;il y a les dépositions qui sont disponibles au ministère des moudjahidines, et au ministère de la Défense nationale, et même aux archives militaires françaises, tout le monde peut les consulter. En exagérant les statistiques, je dirai il y en aurait entre 200 et 300. Ce qui est, je l’avoue personnellement insignifiant, malgré que je compatis avec les ayant droits des victimes, par rapport 1million et 500 000 victimes dont la plupart sont des civils innocents parmi eux des femmes et des enfants tués par des bombardements, la faim et la maladie conséquences du colonialisme. Je répète que s’il s’était agi que d’une seule personne, victime de cette dramatique épreuve, je dirai que c’est pénible et endeuillant. Mais j’ajouterai que Le Capitaine Leger n’avait fait que son travail et c’est de bonne guerre. Le colonel Godard, Cirvint, et d’autres, le colonel Léon gergesco.. et autres français écrivent ce qui sert leurs avantages.je le redis, même dans ce cas c’est de bonne guerre Vous n’imaginerez pas tout de même que ceux-ci iront jusqu’à se positionner contre leur pays.
Abderrahmane mira est mort.les français le disent mais ils ne disent pas où il est enterré. A chaque fois que vous les questionnez ils vous répondent ceci « voyez les populations de la région, elles savent où est sa tombe »
Amirouche mort, son corps avait été séquestré pendant longtemps. Les raisons de cet acte doivent, aujourd’hui pouvoir etre expliquées. Une réponse existe en tout cas, à cette acte volontaire d’enfouir dans le silence de l’oubli la popularité d’un homme de cette envergure. Peut être, comme ce jeune chasseur alpin du 6°BCA, l’avait reconnu, pour avoir eu à l’affronter dans d’innombrables embuscades, que « même mort Amirouche continuait de faire peur »
On s’est séparé d’Amirouche à Akfadou, je ne suis pas parti avec lui dans sa mission en Tunisie à cause de la ligne Challe et la ligne Morrice qui étaient hermétiquement fermées. Juste avant son départ, Amirouche m’avait affecté comme aspirant politique en me désignant pour accompagner Cheikh El Aifa-et en me disant" s’il y’a encore une possibilité de passage en Tunisie je t’enverrais un message pour me rejoindre » .Hélas! Il a été tué en cours de route.
Un mot sur l’objet de sa mission en Tunisie: il avait été chargé par le nord constantinois d’une mission auprès du GPRA"; aller secouer les responsables parce que ";l’intérieur";avait été délaissé-pas d’armes -pas de munitions.
Le message d’Amirouche avait été capté par GONIO-décrypté que cela pouvait être un grand responsable des troupes de l’ALN. L’armée française avait alors dépêché des renforts de toutes parts pour anéantir le groupe conduit par Amirouche lui-même et Sil Houas. Ce qui était advenu en effet puisque le seul survivant Mohand Saïd, blessé, hospitalisé, sera assassiné à Alger dans des circonstances que les archives françaises pourrait élucider, si sa mort bien sur n’est pas frappée d’un secret d’état.
Nous remercions Si Rachid, mais avant de le quitter, il nous fit visiter sa galerie de photos de maquisards où on distingue, un grand portrait de Krim Belkacem accroché au mur juste au dessus de la tête de son secrétaire lequel qui, grâce sa maitrise de l’outil informatique l’assiste efficacement pour communiquer avec les acteurs et témoins nombreux de la guerre d’Algérie des deux cotés du conflit.
Il nous fait découvrir aussi un classeur ou étaient minutieusement classés ces messages qui lui parviennent de militaires de hauts rangs y compris des généraux .Pour terminer, il nous a promis de mettre à notre disposition tous ses document et archives pour contribuer à l’écriture de l’histoire.
Nous nous sommes entendus pour de nouvelles rencontres pour entamer notre ouvrage sur les faits de guerre du colonel et de ses proches collaborateurs.
Écrit par : si hadj mohand | 25/10/2008
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