16/06/2018
La Ruche de Kabylie (Bahia AMELLAL) 2ème édition
Retour sur la naissance d'un mouvement féminin . (Pages 45-46)
D'après Lucette Guy, la réflexion autour de la création d'un mouvement pour les filles serait née en 1937 d'un besoin vivement ressenti par Sœur Régis (Yvonne Le Pennec), régionale de Kabylie et Supérieure de la communauté d'Oued-Aïssi.
I,a Ruche aurait débuté en 1939 mais officiellement, sa fondation se confirme en 1940. On attribue cependant l'idée de la Ruche à Sœur Jean Boscou, une femme très proche de la nature. Elle avait pour passion de s'occuper d'animaux et ,aurait même tenté des croisements alors qu'elle était en Afrique. En Kabylie, elle a eu à observer la société. Le travail acharné, l'ingéniosité et l'opiniâtreté des Kabyles à cette époque, lui rappelaient la vie des abeilles dans une ruche, sa ruche qu'elle entretenait dans son jardin. Elle a eu l'intuition qu'un mouvement calqué sur le modèle d'une ruche avec l'abeille comme symbole, allait convenir.
Pour la mise en œuvre de l'association, Sœur Régisse s'est associée à Sœur Jean Boscou. Avec la collaboration des autres Sœurs des différents postes en Kabylie. Les autres Sœurs se trouvant en Kabylie ont adhéré à cette idée d'autant plus qu'elles ont eu par ailleurs l'expérience du scoutisme lorsqu'elles étaient en mission dans d'autres pays d'Afrique.
Positionnées entre les exigences culturelles d'une communauté sévère et leur engagement religieux, les Soeurs-Blanches ne pouvaient trouver meilleures appellations à ce mouvement puisque la ruche est fondée par une équipe féminine où règne l'esprit d'équipe, le sens de l'organisation, le sens du partage et le travail dur et minutieux, à l'image des femmes Kabyles mais aussi des Sœurs-Blanches, qui œuvraient dans un cadre coopératif, au profit des autres.
Les Abeilles de La Ruche entonnent ceci :
De Kabylie, nous sommes les Abeilles,
Et notre Ruche opère des merveilles
Pour faire de nous la joie de nos maisons
Notre Devise nous redit sa chanson
C'est : « TOUJOURS MIEUX »
Témoin 6 : Fetta Amellal. (Pages 103 à 105)
Fetta Amellal a franchi les portes de La Ruche de TaguemmountAzzouz à un moment où le mouvement connaissait une faible affluence, vers 1942.
Je tiens à rendre hommage à nos parents qui nous ont laissées fréquenter l'école et La Ruche alors qu'ils avaient besoin de nos mains à rouler le couscous, à ramasser les olives, à faire la lessive du côté de la rivière, à nettoyer l'étable, etc.
Je me suis rendu compte du sacrifice de nos parents, bien plus tard.
Les Lois de La Ruche nous incitaient à faire du bien à autrui et nous rapprochaient donc de Dieu.
Le nom de Dieu était prononcé maintes fois mais sans plus.
Sans La Ruche, jamais à cette époque d'enfermement (années 40-50) nous aurions connu Alger (Chalet de Rivet) ou même d'autres villages. La Ruche nous a éduquées, nous a enseigné les façons modernes de s'occuper de bébé, soigner une blessure et d'autres maux.
Mme Fetta AMELLAL
Essaim Orange (1942-1955) Tizi-Ouzou, le 19 Janvier 2012.
Bahia AMELLAL
La Ruche de Kabylie
Editions L'Harmattan
2014
07:14 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
Commentaires
bravo madame AMELLAL pour ce temoignage de valeur,
la preuve es la, votre ecriture bien soignée prouve ce que la Ruche a faite de vous,
bien dommage pr cette generation actuelle,,,,,,,,
Écrit par : lounes | 17/06/2018
Témoignage intéressant à analyser. Simple mais riche en informations. Émouvant aussi. Tanemirt-il nna Fetta.
Écrit par : Tassa | 18/06/2018
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