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14/04/2010

La violence sociale en Algérie (Slimane MEDHAR)

 

VIOLENCE DU POUVOIR

Pages 148-150 extraits

 

De 1965, date du coup d'État, à 1978, date de son ascension au pouvoir, Chadli était membre du Bureau politique et chef d'une région militaire. Il faisait donc partie du Système dont il a pleinement hérité par la suite. …

De 1978 à 1986, date du début de la crise, Chadli n'a fait que poursuivre le programme de son prédécesseur (Boumediene), tout en l'adaptant aux circonstances. …

 

 

Jusqu'à la crise financière

En matière de violence, Chadli a parcouru le trajet de son prédécesseur en sens inverse. Il a commencé par exercer une violence symbolique. Après avoir rassuré la Nation quant à sa détermination de parachever l'œuvre de Boumediene, il entreprit trois séries d'actions.

 

La première série concerna la dimension idéologique du Système. Celle-ci devint prépondérante. Le F.L.N., alors parti unique, prit une importance considérable. Disposé entre la direction politique et la "société civile", il assuma des fonctions de courroie de transmission dans le sens descendant, de filtre et de contrôle dans le sens ascendant. Le Président légiférait le plus souvent par ordonnance. L'Assemblée nationale jouait le rôle de caisse de résonance du pouvoir, les débats parlementaires qui s'y déroulaient consistaient à aplanir les difficultés qui pouvaient empêcher de formuler les directives politiques en termes législatifs.

 

La seconde série d'actions porta sur la dimension économique du Système. Les entreprises publiques entamèrent une restructuration dès 1982. La plupart de leurs directions centrales devinrent des entreprises disposant de l'autonomie de gestion. Parallèlement, les billets de banque de 500 DA, objet d'un change parallèle devenu inquiétant, furent retirés de la circulation, puis remplacés par des billets de 200 DA. Enfin, les pouvoirs publics décidèrent de mettre en vente les biens immobiliers (villas, appartements) qu'ils géraient depuis l'indépendance.

 

Conjuguant la violence physique et symbolique, la troisième série d'actions a eu pour objet la "société civile". Brutalement enclenchée, une campagne d'assainissement (1979) eut pour théâtre la capitale et devait s'étendre aux autres villes du pays. Tizi-Ouzou connut, en 1980, une intervention musclée ayant consisté à étouffer l'émergence du soubassement sociologique sous sa forme berbère, et dont la réhabilitation interviendra 15 ans plus tard. Quatre autres mesures devait faire oublier cette première épreuve et atténuer le mécontentement social : le programme anti-pénuries, la suppression de l'autorisation de sortie à l'étranger, l'augmentation de l'allocation touristique en devises, l'attribution de médailles aux militants de la période 1954-62 et la réhabilitation de certains d'entre eux à l'occasion du 30' anniversaire de la Révolution. Enfin, Constantine connut une épreuve brutale à la suite d'un soulèvement populaire en 1986.

 

Hormis les affaires kabyles et constantinoises qui, au moment où elles ont eu lieu, n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune critique d'envergure en dehors des régions concernées, les mesures relatives à la seconde et troisième séries d'actions furent en elles-mêmes positives et appréhendées comme telles lorsqu'elles ont été prises. Mais leur caractère positif n'a pas dépassé le stade politique. Leur réalisation fut un échec et c'est ce qui fut reproché à Chadli. Or cet échec était d'ordre technique. Les modalités d'application ont été inefficaces, révélant une rupture entre les décisions politiques et les concrétisations techniques, celles-ci ne pouvant devenir effectives sans la transformation de nombreuses dimensions sociales. Mais personne n'envisageait de transformer quoi que ce soit dans la société. Par conséquent, aucune critique ultérieure n'en signala l'omission. Tout dépendait du chef et de son charisme. Et Chadli, au même titre que ses prédécesseurs, ne s'en est pas privé, traitant à différentes occasions de tout, y compris des types d'organisation et des modalités de gestion devant assurer le succès des orientations politiques et des décisions économiques.

 

MEDHAR-Slimane_La violence sociale en Algérie.jpgSlimane MEDHAR

La violence sociale en Algérie

 

Thala Éditions

Alger 2009

2ème édition

 

Commentaires

c'est un tres beau livre mais malheureusement rare dans les bibliotheques , je l'ai cherche plusieurs fois mais desesperement j'ai rien trouve.

Écrit par : hamid | 19/08/2010

bonjour. ben tu le trouve dans cette bibliotèque.3,Rue Kadiri Sid Ahmed.ORAN.Tél.(06) 40 85 83.pour l'instant j une copie.

Écrit par : meriem | 05/12/2010

Mardi 14 Décembre, conférence autour de la violence sociale en Algérie à l'Université de Boumerdès, avec Slimane Medhar.

Écrit par : Amazigh | 14/12/2010

Un livre à livre et relire, ça explique et met des mots sur beaucoup de choses que nous vivons au quotidien...

Écrit par : mguidni | 16/02/2011

j'ai eu l'occasion d'avoir M. Medhar comme prof à l'univérsité d'Alger pour le cours de : psychologie sociale...
c'est vraiment un grand chercheur... un grand monsieur au sens propre du mot...
avec lui, j'ai commencé à mieux comprendre notre sociète dans ses différentes dimentions.. à lire et à relire ses différentes oeuvrages.

Écrit par : hamid | 08/09/2011

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