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07/12/2009

Du temps de la France (Jean GALLAND) 1

 

Une découverte imprévue, près de TABAROURT, Kabylie.

 

Un dimanche après-midi ils décidèrent d'aller se promener dans les environs. À pied nécessairement.

L'itinéraire fut vite choisi. La carte n'offrait rien d'autre que de reprendre la piste à l'envers ou de la continuer. Loin autour de l'école de vastes territoires s'étendaient sans voies de communication à l'exception de quelques sentiers en pointillés mentionnés également comme chemins muletiers ou laies forestières.

Les villages étaient d'une rareté étonnante par comparaison avec ce qu'ils avaient aperçu dans la campagne autour de Tizi-Ouzou ou d'Azazga.

Seules des maisons forestières semblaient monter la garde dans cette immensité inhabitée. Les "M F" de Bou-Krouf, Bou-Gerat, Bou-Rouina, M'Zala étaient les seuls signes de vie au coeur ou en limite de larges nappes teintées de couleur verte.

La petite Danielle installée dans son "couffin de voyage", ils s'étaient engagés juste derrière l'école sur le chemin désigné "route forestière" et bordé d'un liseré vert qu'il fallait traduire par "parcours pittoresque".

Il faisait beau. Le ciel était uniformément bleu. Entre les deux sommets de Taharoust et de Bou-Krouf, tous deux dépassant les 1 000 mètres, circulait une brise venant de la mer qui atténuait juste ce qu'il fallait les ardeurs déjà importunes de l'insistant soleil de cette mi-mai.

Après quelques centaines de mètres de montée, tout à coup sur leur-gauche ils se trouvèrent juste au-dessus de l'école que Jean-Jacques photographia dans l'encadrement de deux arbres aux branches tourmentées.

À nouveau ils s'interrogèrent sur la présence insolite de ce bâtiment dans ce coin "perdu". Pourquoi avoir construit ici, pour une population aussi réduite, alors que dans d'autres secteurs aux densités considérablement supérieures des milliers d'enfants ne pouvaient trouver place à l'école ?

De temps à autre un véritable ruisseau traversait la piste en la ravinant profondément et on ne comptait pas les dégâts causés à la chaussée par les intempéries du dernier hiver et que les corvées n'avaient pas encore réparés.

- C'est compréhensible, dit Jean-Jacques, qu'à certains moments de l’année ce chemin ne soit praticable qu'en jeep. et encore. D' ailleurs je me demande qui peut avoir besoin de le parcourir à part les services des Ponts et Chaussées, des Eaux et Forêts ou de la commune mixte ?

D'ici, en se tournant vers le Sud, le spectacle était grandiose. L’oeil englobait toute la vallée de l'oued El Hamman alimenté d'eaux chaudes aux vertus thérapeutiques réputées. Passé l'oued le regard se perdait loin au-delà de la N 12 dans les 1 300 à 1 500 mètres des sombres verdures de la forêt d'Akfadou.

La promenade reprit. Un peu plus loin la piste bascula sur le versant dominant la mer. On devinait, tout au loin, du bleu qui n'était peut-être pas celui du ciel. Mais la brume empêchait de distinguer l'un de l'autre et de dire où se trouvait l'horizon méditerranéen. D'un détour à l'autre ils apercevaient la côte délimitant un panorama de plusieurs dizaines de kilomètres d'étendues de forêts et de versants dénudés, adrets et ubacs d'étroites vallées plongeant vers la mer.

Soudain à quelques mètres à droite du chemin ils découvrirent un amoncellement de blocs …

 

 

GALLAND-Jean_En-Algerie.jpgJean GALLAND

En Algérie : Du temps de la France ;

 

Éditions TIRESIAS ; 1988

Commentaires

écrivain et auteur de 5 livres, je tiens à vous féliciter pour votre initiative de publier cette liste

Écrit par : ATTOUMI Djoudi | 04/07/2011

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