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26/09/2010

Le Ramadhân en l’an 1900 (Edmond DOUTTÉ)

 

I

Les dogmes de l’Islam, le culte musulman, la loi

 

4° Le jeûne, (çawm ou ciyam).

Il a lieu pendant tout le mois de Ramadhân. Il commence chaque jour à l’aube, à partir du moment où il est possible de distinguer un fil blanc d’un fil noir et se continue jusqu’au coucher du soleil. Il consiste dans la privation absolue de toute espèce d’aliments ou de boissons. On ne doit rien avaler : on ne doit même pas fumer, ni respirer des parfums ; les rapports sexuels sont formellement interdits. Lorsque le Ramadhân tombe au mois de janvier, comme cette année, ces prescriptions sont supportables. Mais lorsqu’il vient, par suite du manque de coïncidence de l’année lunaire avec l’année solaire, à tomber au mois de juillet, par exemple, elles sont extrêmement pénibles, car il ne reste plus au fidèle que quelques heures de nuit pour manger et prendre un peu de repos, si ses moyens ne lui permettent pas de passer le jour à ne rien faire.  Le moment du coucher du soleil que l’administration fait annoncer par un coup de canon est en général fiévreusement attendu par les fidèles affamés et à peine a-t-il retenti que la ville est en liesse. Alors, ont lieu pendant la nuit des réjouissances, voire des orgies, qui ne contribuent pas à reposer les croyants. Aussi la fin du Ramadhân les trouve-elle en général fort affaiblis. Cependant ce jeûne est observé avec la plus grande rigueur ; les musulmans mettent beaucoup d’ostentation et ceux qui ne l’observent pas sont maltraités par les autres. Le jeûne n’est obligatoire que pour les individus majeurs ; les femmes enceintes, les malades, les voyageurs, ne sont pas astreints au jeûne en ramadhân ; mais ils doivent, plus tard, s’acquitter de cette obligation. Pour s’assurer si un jeune homme a l’âge de jeûner, voici comment l’on procède ici : il prend une ficelle, il la double ; lorsqu’elle est doublée, il fait le tour du cou avec et il coupe les deux extrémités de façon que, doublée ainsi, elle ait juste la longueur de la circonférence du cou ; puis il prend entre les dents la double extrémité, et dédoublant la ficelle, il cherche à taire passer sa tête dans la boucle ainsi formée ; s’il réussit, il peut jeûner, sinon il doit encore attendre.

 

DOUTTE-Edmond_L'Islam-algerien-en-l-an-1900.jpgEdmond DOUTTÉ

 

L’ISLÂM ALGÉRIEN EN L’AN 1900

 

Giralt, Imprimeur

Alger-Mustapha

1900

 

Pages 8 et 9

 

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