28/09/2008
Nostalgie et remontrances (Djamel BENAOUF)
L'épouvantail
Un jour, à son apogée,
M'est venue à l'esprit,
Une histoire en poème.
C'est l'histoire, écoutez:
Si cela en vaut la peine,
Sinon elle passera comme le vent.
Dans un verger se trouve un épouvantail
De grande taille, éblouissant de beauté,
Se tenant bien droit,
Habillé d'un pantalon,
Portant un fusil de férule.
De lui, tous les animaux avaient peur;
Quand de sa nature les lapins s'aperçurent
Il ne parle ni n'appelle!
Ils cassèrent l'obstacle de la peur,
Mangèrent les gousses,
Ils broyèrent même les pousses ;
Le verger devint un tas d'immondices.
Le propriétaire bouleversé,
En colère et tourmenté,
Tapant dans ses mains et soufflant,
S'en alla se plaindre,
Allant voir les sages,
Pour résoudre le problème.
Ils se réunirent sur la question.
Vu l'absence d'appuis,
L'épouvantail n'est pas à incriminer
Le pauvre est un impotent,
Sans force ni mouvements.
C'est toi l'homme aux ruses,
Qui en fit un instrument,
Sans coeur et sans raison.
Désorienté, le propriétaire du verger
Terrassa l'épouvantail,
Qui devint cendre au foyer.
Dans chaque idée qui naît,
La fin montre
Où est l'intelligence et où est l'illusion.
Tujjma Tuzma (Isefra)
Nostalgie et remontrances
Éd. L’Harmattan 2005
Pages 65 et 67
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