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26/11/2009

ALPHABET édité par Amédée Bédelet en 1862

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Document rare !

21/11/2009

Frères kabyles ( VITO ) Extrait 1

 

Ils ( Les élèves ) sont fiers de devenir « dégourdis ». Le soir lorsqu'ils arrivent, c'est avec joie qu'ils mettent le village au courant de tout ce qu'ils ont appris. Beaucoup d'autres enfants désireraient les suivre à l'école, et leurs parents en seraient fiers, mais c'est toujours la méfiance vis-à-vis de l'Administration. Si elle intervenait ensuite...

 

Le lendemain, dans le froid matinal, David et Jean allumèrent le poêle. Les écoliers qui entraient en frissonnant, l'entourèrent avec curiosité. Qu'est-ce que c’est ? Qu'est-ce qui se passe ? Et lorsque le feu crépita, les enfants se regardèrent, ébahis d'entendre le ronflement de la tuyauterie   En effet, dans les mechtas le feu ne se faisait que dans le canoun.

 

Ce moment de surprise passé, de nouveaux « jeux » commencèrent. Le sentiment de l'honneur animait leur esprit de compétition. C'était à celui qui le premier se rendrait au tableau  Parfois, Raba gagnait les autres de vitesse, croyant participer à une course. Sa célérité s'arrêtait d'ailleurs là, les questions le laissant ensuite presque toujours pantois. Mohan se considérant suffisamment affranchi, s'éloigna de ses camarades afin de ne pas être copié.

 

À midi, ils regardèrent avec attention comment David s'y prenait pour faire réchauffer une boîte de conserve. Ils y goûtèrent : c'était bon !

 

Les garçons s'adaptaient bien à la vie scolaire. La salle était bien chauffée, ils n'en sortaient pas dans la journée, si ce n'est pour leurs besoins dans la nature... À la nuit tombante ils quittèrent l'école, tout heureux de revenir le surlendemain, après le jour de repos hebdomadaire.

 

Johan était monté avec Marc à Timeri Maasera pour revoir Tibouche. Ils voulaient lui proposer à nouveau de relever ses murs de terrasses. Un vent froid balayait les ruelles désertes. Tibouche, finalement découvert, sortit de la mechta pour causer. Pour l'instant ­il ne désirait pas entreprendre ce travail à cause du froid. Au printemps il serait toujours temps.

 

À Tigirt Amar, quelqu'un les arrêta sur le trajet du retour :

- Est-ce que je peux vous envoyer mon fils à l’école ?

 

Il ajoutait

- Ici nous sommes tous des bourricots  avec un  air de culpabilité.

- N'exagérons rien ! dit Marc. Tu n'es pas responsable de ton ignorance : tu n'as jamais eu les moyens de t’instruire. Moi aussi, je serais resté un bourricot si je n'avais pas pu aller à l'école.

L’homme ne savait comment exprimer sa gratitude.

 

 

VITO_(Guy-DEJARDIN)_Frères Kabyles.jpgVITO (Pseudonyme de Guy DEJARDIN)

Frères kabyles

 

L’Amitié par le livre

1970

 

Extrait Pages 92 à 95

16/11/2009

La Kabylie des Chasseurs Alpins (Roger CONROUX)

 « Plus de quarante ans après, lors d’une rencontre des anciens du 6°BCA, j’ai retrouvé Bernard qui se souvenait et m’a rafraîchi la mémoire. Il appartenait à la 4 ° compagnie cantonnée au sud de Michelet, notre PC . Ce jour là il avait été appelé en renforts avec ses camarades. De son côté et pour les mêmes raisons, notre compagnie, la 3°, avait été demandée d’urgence. Bernard se souvenait dans les moindres détails de l’embuscade qui venait de se produire et vers laquelle nos deux compagnies convergeaient rapidement. J’ai écouté avec beaucoup d’émotion son récit dont je vous livre les lignes qui suivent:

« Notre mission en plus des divers crapahuts, gardes et patrouilles, consistent à assurer au col de Tala Oumalou, près du village d’Azerole Kellat, la protection du passage de notre convoi.

Ce convoi relie une ou deux fois la semaine Michelet, Fort-National, Tizi-Ouzou, aller retour.

Ce samedi là, 19 octobre 1957, pas de protection prévue, mais une patrouille pour rechercher, en vue de leur conscription, de jeunes kabyles. Nous fouillons les villages de Ouahzen, Taourirt Menguelet, Tililit, Thamzout.

Il fait très chaud ; nous ne sommes pas loin de Michelet et cela s’annonce plutôt décontracté. Nous avons déjà recruté quelques jeunes villageois qui seront intégrés d’office dans l’armée pour y accomplir leur service militaire.

À onze heures du matin, nous sommes étonnés d’entendre et de voir rouler des camions en direction de Tizi-Ouzou.

Personne n’a apparemment assuré leur protection au sol. Quelques instants plus tard, au loin, en direction de Tala-Oumalou. Nous entendons des coups de feu. Les détonations deviennent de plus en plus violentes attestant du sérieux de l’accrochage. Par radio, le lieutenant Pillot demande des explications et propose le renfort de notre compagnie. Il y a un léger cafouillage car personne n’est très sûr de la nécessité d’une intervention. La radio du convoi pense que l’attaque n’est pas trop grave, mais il n y a pas de liaison avec les véhicules se trouvant à l’avant. Au bout d’un quart d’heure environ, nous recevons l’ordre de nous rendre rapidement sur les lieux de l’embuscade. Un petit groupe rejoint Michelet avec les circonscrits.

Les copains et moi, nous nous partageons en deux sections. Nous connaissons le terrain et, pendant que certains empruntent la ligne de crête, ma section évolue sur la route nationale. Au pas de course, mon fusil lance-grenades à la main avec l’équipe du porteur du fusil-mitrailleur, nous atteignons les lieux du combat.

Hélas, il est trop tard et malgré l’arrivée conjointe d’éléments de la troisième compagnie en provenance d’Ait Hichem nous constatons que leur embuscade réussie, les fells se sont évanouis dans la nature.

Le bilan de cette attaque est lourd.

Nous avons à déplorer sept morts et treize blessés plus ou moins graves. Nous apprenons aussi qu’un de nos véhicules a été pris d’assaut et que les occupants massacrés ont été dépouillés de leurs armes (deux fusils Garant, une carabine US, deux pistolets-mitrailleurs). Ce serait, paraît il, un commando de quatre vingt fellaghas qui a réussi cette embuscade. Notre convoi s’est trouvé pris sous un tir croisé. Les rebelles disposaient d’armement lourd (fusils-mitrailleurs et bazookas).

Nous recherchons et découvrons les emplacements de tir bien aménagés. Notre aviation de chasse vient d’arriver et cherche, dans un ballet bruyant, l’accrochage avec la bande qui s’est éparpillée sur le versant Est du col.

Des hélicoptères se posent et évacuent les blesses les plus graves. Nous ramassons nos morts qui sont entreposés dans un GMC bâché. Le convoi se reforme et, cette fois, les véhicules sous bonne escorte s’ébranlent en direction de Tizi-Ouzou. Un avion Piper sillonne le ciel.

Les jours qui suivent, ordre nous est donné de faire évacuer puis raser les villages d’Azrou Cellas (haut et bas).

Les mechtas sont détruites et incendiées, certaines maisons sont dynamitées. Le lieu est déclaré zone interdite. La population paie durement sa complicité plus ou moins volontaire avec les rebelles qui ont été hébergés plusieurs nuits durant.»

Grand merci à Bernard de m’avoir rappelé cette embuscade meurtrière. Le souvenir était toujours pénible à évoquer, mais nous le devions bien à la mémoire de ceux qui étaient tombés ce jour là. »

 

Conroux-Roger_La-Kabylie-des-Chasseurs-Alpins.jpgRoger CONROUX

 

La Kabylie des Chasseurs Alpins,

Terre de nos souffrances

 

Éditions des Écrivains

Extrait p. 165-166

 

11/11/2009

Les Baisers du Fantôme (Karim AKOUCHE)

 

À ma mère qui n’a jamais mangé à sa faim et qui, malgré la sécheresse dévorant son sein, ne m’a jamais sevré de son lait aux mille vertus…

Au barde kabyle que les mille balles de l’intolérance n’ont pas pu faire taire…

Au "Maquisard de la chanson" qui "aide le vent de l'Histoire à souffler dans le sens de la liberté de son peuple"...

Aux marcheurs du jour, aux errants de la nuit, aux vagabonds infatigables, aux poètes frustrés, aux êtres sensibles, aux amoureux contrariés, aux malades délaissés, aux enfants abandonnés ; bref, aux combattants de la paix et de l’amour qui avancent sur les sentiers de lumière…

À toutes les femmes frappées de mutisme, aux hommes muselés, aux identités et cultures confisquées…

Et à tous ceux qui n’ont pas voix au chapitre, je dédie modestement ce livre…


Karim Akouche

 

Début du roman " Les Baisers du Fantôme ":

Je me souviendrai le restant de ma vie de ces mots que tu as murmurés au creux de mon oreille, la veille de notre mariage, dans un sourire plus beau que la lune, tes yeux magnifiques, comme deux agates, éclairés par l’abat-jour : « Yaniv, j’espère que je ne te survivrai pas, que je ne boirai pas après toi, que je n’aurai pas à dormir seule, quand à ma gauche il y aura le gouffre de ton absence, quand me manquera ton corps chaud et protecteur…car je me ferai toute petite dans l’immensité du lit, à peine un bout de femme abandonnée, ne valant même pas le moindre sou ; ou telle une peluche que l’enfant aurait usée jusqu’à la trame et qu’il aurait jetée au fond d’un tiroir après l’avoir remplacée par un autre jouet neuf et plus mignon qu’elle…» Et pourtant ces paroles n’avaient rien d’une plaisanterie, c’était un message prémonitoire que je n’ai pas pu saisir, ni su déceler en elles la brèche d’un quelconque avertissement. Naïvement, je les ai prises pour une plaisanterie de bon goût; d’ailleurs, j’ai rigolé à m’en fendre la bouche jusqu’aux tempes; elles sont entrées par l’oreille droite et sitôt ressorties par celle de gauche. Toute la nuit, nous nous sommes livrés aux jeux innocents de l’amour. Je me suis donné à toi comme jamais auparavant. Je t’ai fait l’amour comme un obsédé, sans me soucier des lendemains qui ne chanteront plus…

 

 

AKOUCHE-Karim_les-baisers-du-fantome.jpgKarim AKOUCHE

 

Les Baisers du Fantôme

 

Pax in Terris

 

2008

 

06/11/2009

JOURNAL DE KABYLIE ( CHARLES SCHWEISGUTH )

 

RÉSUMÉ DU LIVRE

 

Avril 1959. Un brillant jeune homme, fraîchement diplômé de l'école militaire de Saint-Maixent et appelé à devenir haut fonctionnaire, débarque en Algérie pour y achever son service militaire. Il écrit chaque jour à sa fiancée. Ces lettres, conservées par celle-ci, constituent un document sur la guerre d'Algérie.

 

 

MORCEAUX CHOISIS

 

La première phrase :

En avril 1959, après six mois passés à l'école militaire interarmes de Saint-Maixent, j'arrive en Algérie pour y accomplir la suite de mon service militaire.

 

 

LES EXTRAITS de "Journal de Kabylie"

 

Alger - Lundi 6 avril 1959

Mon corps roulé à droite, roulé à gauche... Le mouvement du bateau m'expulse du sommeil où je me réfugiais. Il fait noir ; sur une couchette voisine, un bienheureux camarade ronfle à pleins poumons. Mon estomac a refusé le dîner. Quelle heure peut-il bien être ? À quoi ressemble la vie de soldat quand les fusils ne sont pas chargés à blanc ?

 

Avant même qu'un adoucissement de l'ombre annonce le jour, des voix au loin, joyeuse, signalent les lumières d'Alger.

 

Peur de me faire voler ou angoisse devant ce qui va venir, je m'absorbe dans mes bagages au lieu de profiter du spectacle de l'entrée dans le port. Sitôt à quai, c'est l'abordage des porteurs arabes, qui en un instant sont maîtres du bateau. Sont-ils voleurs ? Rêvent-ils de nous trancher la gorge ? Sont-ils pour ou contre la France ? Solide, jovial, rapide, un homme s'est emparé de mon bagage ; il ne paraît pas se poser de questions aussi difficiles. Ballotté par le flux des voyageurs qui coursive en escalier me porte vers la passerelle, je crois moins retrouver la terre ferme qu'être embarqué malgré moi pour une incertaine et longue, très longue traversée sur quelque Atlantide à la dérive.

 

Chapitre : Le Choc de l'inhumain - Page : 23

 

 

 

Sombre fin de semaine ! ! Le fait du jour ne sera pas l'inauguration de la mairie, mais une tragédie. Après l'obus piégé découvert hier à Aguemoun, j'apprenais un vilaine affaire qui risque de coûter cher à l'ami Parot, la disparition ( enlèvement ou désertion ? ) de l'appelé musulman qui était devenu son homme de confiance... Et pour finir, cette embuscade !

 

Chapitre : Le printemps d'Aguemoun - Page : 268

 

 

 

 

Schweisguth-Claude_Journal-Kabylie.jpgCHARLES SCHWEISGUTH

 

 

JOURNAL DE KABYLIE

 

 

 

Éditeur : Privat - 2006