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24/02/2010

Alger et ses environs en 1769 (De MARSY)

 

Alger, la capitale, n'a qu'une demi-lieue de circuit, quoiqu'on y compte près de 120 000 habitants, parmi lesquels il y a quinze mille Juifs, et environ deux mille esclaves Chrétiens. Les Arabes la nomment Al Gezeira, à cause de sa situation dans une presqu’île, et les Turcs Al jezeir al gazi, c'est-à-dire, Alger la guerrière. Elle s'élève en amphithéâtre sur le penchant d'une colline, de manière que presque toutes les maisons ont la vue de la mer. Ses murs font faibles, excepté dans les endroits où ils sont soutenus de quelque fortification. La citadelle, appelée Cassaùbah, est placée dans le lieu le plus élevé de la ville. Sa forme est octogone, et chacun de ses côtés a des embrasures pour l'artillerie. L'angle du nord et celui du sud sont défendus par des bastions. II y a outre cela, soit dans la ville, soit dans les dehors, plusieurs petits fortins qui incommoderaient beaucoup un ennemi, soit lorsqu'il ferait la descente, soit lorsqu'il tenterait de se loger dans les Bahyras, c'est-à-dire dans les plaines et les vergers qui environnent la place. Mais comme la plupart de ces forts n'ont point de mines, et ne sont défendus par aucun ouvrage avancé, il serait aisé à une armée Européenne de surmonter cet obstacle. La partie de l'est, qui formait autrefois une île, dont les Espagnols ont été longtemps les maîtres, est aujourd'hui jointe à la ville par un môle. Le port est spacieux et de figure oblongue.

Cette ville a peu d'antiquités remarquables. On a tenu ses rues étroites, afin de garantir les maisons des ardeurs du soleil. Ses principaux édifices, après les forts dont j'ai parlé, sont le palais du Dei, les bagnes où l'on enferme les esclaves, les bains publics, les mosquées, le grand môle qui forme le port. Les maisons particulières sont petites et meublées très pauvrement, mais bâties avec solidité, couvertes d'un toit en terrasse, et blanchies au dedans et au dehors ; ce qui leur donne un grand air de propreté. L'Observateur Anglais croit que cette ville est l’Icosium des Anciens.

On compte dans les environs d'Alger jusqu’à 1800 métairies, appartenant aux Turcs ou aux Maures, qui font cultiver leurs terres par des esclaves. Les Maures de Grenade y ont planté des vignes qui sont d'un grand produit. On y recueille aussi du chanvre, du riz et des grains de toute espèce, avec une grande abondance de fruits et de légumes.

 

Montagne de Boogereah

Le Boogereah, une des plus hautes montagnes de la province, est à une petite distance d'Alger, vers le nord-ouest. Il y a quelques Dashbras, ou tribus Africaines, dans ce quartier.

 

Rivières du pays

Du côté du sud est la rivière de Haratch, qui arrose la plus fertile portion des plaines de Mettigiah. Sa largeur est une fois plus grande que celle du Mazaffran, surtout lorsqu'elle a reçu dans son lit le Wed el Kermez. Le Budwove  que les Arabes nomment Kadarah, le Corfoe  la Merdaff, l'Yiffer et le Booberak sont les autres rivières du pays. La Regia est une espèce de torrent, qui n'a des eaux qu'en hiver. Ces rivières coulent entre le mont Atlas et la mer et baignent les habitations des Raffouta, des Durgana , des Marashda, des El Gibsel, des Geufe, des Beni-Hamed et des Adroma, nations tributaires de la République.

 

ALGER_Bab-Azoun-en-1832_dessin-Marquette_gravure-1886.jpg

 

 

 

Bleeda et Medea

Du côté du sud, dans le voisinage de l'Atlas, on trouve Bleeda et Medea, deux petites villes, qui n'ont que des murs de terre, si peu épais, qu'ils sont percés en plusieurs endroits par les guêpes. Leur territoire est abreuvé de plusieurs sources, et elles sont entourées de jardins et d'habitations agréables. Medea doit sa fondation aux Romains, qui la nommèrent Lamida, et son rétablissement à Al Mahadi, premier Calife Faahimite (?) , qui, selon les Ecrivains Arabes , lui donna son nom. Il ne faut pas la confondre avec Mahadia, autre ville que le même Calife bâtit à l'embouchure du golfe de Gabès , dans le Royaume de Tunis. Bleeda est la Bida-Colonia de Ptolémée.

BLIDA_dessin-Barclay_gravure-A-Kohl-1886.jpg

 

François-Marie de Marsy

DE-MARSY_Histoire-Moderne_1769.jpgHISTOIRE MODERNE, DES CHINOIS, DES JAPONNOIS, DES INDIENS, DES PERSANS, DES TURCS, DES RUSSIENS, etc.

1769

Extrait du TOME DIXIEME.

Pages 216 à 224

 

 

Commentaires

Intéressant, à lire. Bises à vous deux.

Écrit par : Mimi | 27/02/2010

Boogereah, ça ne peut être que Bouzareah, étant donné la localisation, par l'auteur, au nord-ouest de le vieille ville.

Écrit par : GéLamBre | 04/03/2010

Les commentaires sont fermés.