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05/06/2015

Les Kabyles en France (Commission) 1914

 

Fait remarquable : au moment où se produisait, en 1911, le gros de l’immigration des Kabyles en France, d’un autre point de  la colonie, de Tlemcen, partaient d’autres émigrants pour un pays étranger, la Syrie. Emportés par le fanatisme et la crainte de servir dans nos régiments, ils abandonnaient la terre de leurs ancêtres pour courir des aventures d’où ils nous sont revenus presque tous meurtris et assagis par la plus douloureuse des expériences,

Au contraire, les Kabyles spontanément sont venus à nous, chez nous, et l’accueil que la Métropole leur a réservé a eu des échos retentissants dans les montagnes du Djurdjura.

Nous dirons les avantages politiques, sociaux et économiques qui doivent naturellement s’en suivre.

Retenons pour l’instant que le Kabyle en s’expatriant, donne à nos jeunes compatriotes de France une rude leçon d’énergie. Il veut connaître notre pays et nous ne connaissons pas assez l’Algérie. Le déplacement qui gêne, qui effraie parfois nos compatriotes, est pour lui une bagatelle. Il ne mesure pas le temps. Il a confiance en nous, il nous livre sa personne étrangère par tant de côtés à la nôtre. Et quand, repris par la nostalgie, il retourne là-bas, près des siens, c’est, avec du mieux être, un peu

d’air de France qu’il leur rapporte et qui les invite à connaître et à aimer leur grande patrie.

 

Origines de l’immigration des Kabyles en France,

Jusqu’à ces dernières années le nombre des Indigènes algériens qui venaient en France était demeuré très restreint,

C’étaient des conducteurs de bestiaux, qui restaient à Marseille après y avoir laissé les animaux qu’ils étaient chargés de conduire, ou quelques colporteurs, attirés par nos grandes expositions internationales, qui parcouraient ensuite la Métropole, principalement les villes d’eau, pour écouler une pacotille plus ou moins importante.

Des essais isolés, tentés par des particuliers pour faire venir d’Algérie des serviteurs à gages, ou même des ouvriers, n’avaient abouti à aucun résultat appréciable.

Mais le besoin croissant de main-d’œuvre, qui a provoqué depuis plusieurs années une formidable immigration d’ouvriers étrangers dans notre pays, surtout dans l’Est, devait aussi amener les Algériens, particulièrement les Kabyles, à venir travailler dans la Métropole.

Dans une brochure publiée en 1899, M. Aït Mehdi, délégué financier, signalait déjà les services que pourraient rendre à l’industrie métropolitaine, ces montagnards laborieux et intelligents qui ne craignent pas de s’expatrier pour rapporter un peu d’aisance dans leur famille.

Les expériences faites depuis trois ou quatre ans par quelques industriels de la Métropole, à Marseille et à Clermont-Ferrand notamment, justifièrent en effet ces prévisions, et dans son rapport sur le fonctionnement de l’Office de l’Algérie à Paris en 1911, le Directeur de ce Service envisageait l’éventualité de prendre des mesures pour canaliser l’immigration croissante de nos Indigènes en France.

 

L’enquête de 1912.

Afin de préciser l’importance de ce mouvement, le Gouvernement général fit alors procéder à une enquête dans toutes les Préfectures de France. Cette enquête révéla la présence, en 1912, de 4 à 5 000 Indigènes algériens, résidant principalement à Marseille, à Paris et dans le bassin houiller du Pas de Calais ; elle démontra que, au lieu de se cantonner comme autrefois dans le métier de colporteur, ils étaient pour la plupart employés dans des établissements industriels ou miniers.

 

Commission_Kabyles en France_couv_1914.jpgTitre :  Les Kabyles en France.

Auteurs :  Organisme  (Rapport de la commission...)

Editeur : Beaugency (France) : Impr. de R. Barrillier

Année de publication : 1914

 

 

Pages 7 à 9