26/05/2010
Fiez-vous aux femmes (AT YEHYA Ameqran) 1
…
— As-tu, l'ami, où aller puisque tu ne sors pas pour chercher un souper ?
— Non, dit l'autre, noble homme, je ne vais chez personne : si cela dit à quelqu'un de m'apporter un peu de souper pour l'amour de Dieu, c'est bien ; sinon, je ne bouge pas.
— Alors, viens chez moi, tu souperas et dormiras dans ma maison.
Il l'emmena (chez lui) dans la chambre à donner, lui alluma du feu pour qu'il se réchauffât en attendant que le repas soit cuit. Un moment après, il sortit, pour satisfaire un besoin. C'est alors que sa femme alla trouver le mendiant et lui dit :
— Si tu m'aides à sortir d'ici, je te suivrai où tu voudras, car tu me plais.
— Alors, dit le mendiant, quand i1 sera minuit, sors, nous partirons.
Quand le maître de la maison fut rentré, ils prirent le repas du soir et allèrent se coucher. À minuit, la femme se leva, frappa à 1a porte du mendiant : celui-ci sortit et ils partirent. Ils marchèrent longtemps, sortant d'un pays pour entrer dans un autre, jusqu'à ce qu'ils arrivent au village de ce mendiant.
Le lendemain matin, quand il se réveilla, l'homme (dont nous parlions au début de l'histoire) chercha sa femme : elle n'était nulle part. Il se dit : "Peut-être est-elle allée à la fontaine. attendons."
Il attendit jusqu'au milieu du jour ; toujours rien. Le soir, elle n'était pas là. Alors, il se douta de quelque chose : elle avait dû s'enfuir et partir avec ce mendiant qu'il avait hébergé.
Il examina soigneusement la situation et finit par se dires "Par Dieu ! je ne resterai pas plus longtemps dans ce pays ! Là où je trouverai ma vie j'essaierai de subsister."
Du coup, il se fit mendiant lui aussi : il entrait dans un pays, sortait d'un autre.
Un jour, Dieu l'amena au village où se trouvaient sa femme et …
…
Écrit en 1941
Paru en 1968 ; N°99
Réédition dans CONTES KABYLES
Tome III
1970
Pages 190 à 203
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