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09/11/2010

L’Algérie en attente (Yazid HADDAR)

Sommes-nous condamnés à vivre dans l'attente ?

 

« La vie humaine prise en elle-même est un tissu de souffrance où brille ça et là une lueur de joie.  L'homme a l'habitude de s'arrêter au plus sensible et non au plus raisonnable. Alors il souffre davantage. »

Georges Bergantz

 

Nous avons tous en mémoire ces années où chaque samedi matin nous avions droit à la Une Noire de nos journaux : des villages entiers décimés et des explosions de bombes dans nos villes. C’est la période la plus noire de notre histoire contemporaine. Notre sang a trop versé et le peuple est fatigué d'être victime de tout. Victime d'un litige pour l'accès au palais d'El Mouradia qui ne lui rapporte, en fin de compte, que de la misère. Combien de chefs de gouvernement ont-ils dit : « il faut se serrer la ceinture » ?

 

L'islamisme en Algérie n'est guère vaincu. Dire le contraire, c'est nier la réalité. Il suffit de compter le nombre de femmes et de jeunes écolières qui portent le voile. L'heure de l'appel à la prière ressemble à un concours de la mosquée qui possède la sono la plus puissante. Après avoir interdit les chansons raï soit disant vulgaires, le patron de la radio nationale vient de décréter que toutes les radios locales doivent diffuser les prières de Taraouih, peut-être bientôt à la télé ! Et notre chef de gouvernement qui s'habille en imam ! Et le chef d'un parti islamiste dit modéré qui prêche dans ses meetings, voire même lors d'émissions télévisées, en proposant de faire la roukia ! Ne serait-ce pas une forme de concurrence entre fanatiques religieux et nationalistes ? On assiste ainsi à la décadence du débat politique : les sujets abordés sont dénués de pensée rationnelle et moderne et sont emprunts de religiosité !

 

Le dogmatisme religieux a modifié nos rapports sociaux. Avant les années quatre-vingt-dix, pour se saluer, nous nous disions « bonjour, bonsoir » et nous nous faisions la bise, homme ou femme. Aujourd'hui, la culture islamiste s'est imposée à notre insu : nous ne nous disons plus « bonjour, bonsoir » et plus question de toucher la main d'une femme, encore moins lui donner la bise ! C'est le « salam alikum » qui domine. Comme dit un vieux de mon village, « depuis qu'on dit salam (la paix), nous l'avons perdue » ! Quand j'observe la société tunisienne ou marocaine, je me rends compte combien nous nous éloignons de nos propres traditions. Même en Kabylie, leader dans l'émancipation sociale, le dogmatisme religieux s'infiltre et modifie les rapports sociaux et culturels ; la société algérienne tourne le dos au futur pour vivre dans le passé. Mais quel passé ? En tout cas, pas le nôtre, mais celui des autres !

 

Extraits d’un article publié dans "Le Quotidien D'Oran" du 13/12/O7

 

 

 

Yazid Haddar_L'Algérie en attente_couv.jpgYazid HADDAR

 

L’Algérie en attente

 

 

Édilivre

 

2010

 

 

02/11/2010

Algeria Centenary (Georges ROZET)

 

Lella Khadidja : 7 550 feet !

 

p62_Texte-Lella-Khadidja.jpg

 

p39_Environs-Fort-National.jpg

 

 

 

 

 

Georges ROZET_Algeria Centenary_mf.jpgGeorges ROZET

 

Algeria Centenary

 

 

Éditions HORIZONS DE FRANCE

 

1929

 

p45_Djurdjura.jpg

 



p41_Azref.jpg

 



29/10/2010

L’homme de mauvaise vie (Belqasem IHIGATEN)

 

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume_L'homme de mauvaise vie_kabyle.jpg

 



 

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume.jpgBelqasem IHIGATEN

 

À travers la brume

Udhir Uffir

 

L’Harmattan ; 2010

 

 

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume_L'homme de mauvaise vie.jpg

26/10/2010

L’existence (Belqasem IHIGATEN)

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume_L'existence_kabyle.jpg

 

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume_L'existence.jpg

 

 

Belqacem IHIGATEN_A travers la brume.jpgBelqasem IHIGATEN

 

À travers la brume

Udhir Uffir

 

L’Harmattan ; 2010

 

 

 

22/10/2010

La jeune Kabyle et le songe de l'eau (AQACIWALI)

 

La jeune Kabyle avait coutume d'invoquer le songe, lorsque son cœur était encombré d’inquiétude, absence de l’être cher, le père, le frère, le fiancé ou le mari parti chercher pitance. Lorsque ce même cœur bat en partage pour des partis indécis qui le remplissaient d’anxiété. Quand, le plus souvent hélas, la vision de son sort était brouillée... Son père, son frère, son oncle, son tuteur pouvait la marier à son insu, du jour au lendemain, dans thajmäyth, l’assemblée des hommes, comme au marché.

 

Au crépuscule, elle s'asseyait alors secrètement au seuil de la porte et elle se mettait à pétrir en cachette une pâte sur son genou. Il y avait là entre ses doigts, l'équivalent en semoule de sept fois ce que puise l'ongle du pouce dans la jarre, autant de sel, et autant d'eau. En quelque sorte, elle pétrissait son rêve. Ce faisant, elle souhaitait du ciel qu'il lui révélât la tournure, ou le tour, de sa destinée. Avec la mixture salée elle obtenait une petite galette, "thahvult lvkht, galette du sort", qu'elle faisait cuire sur la braise par une seule face. Elle la partageait en trois parts égales qu'elle donnait à manger aux femmes qu’elles avaient mises dans le secret, la sœur, la belle-sœur, la tante ou la grand-mère. Ou bien elle avalait un à un les morceaux de pain salé avant de se coucher aux trois nuits suivantes durant lesquelles elle s'abstenait de boire. Elle provoquait ainsi son rêve de l'eau... On lui racontait celui qu’on avait fait pour elle, elle disait le sien… Une fontaine où son élu secret eut rempli sa cruche ou lui eut offert à boire ; la maison de cet autre, désiré sans se l'avouer, et où elle eut été se désaltérer ; de l’eau qui coulât, ruisseau ou source, signe favorable qui allât la rassurer, lui redonner par la soif l'espoir qu'elle recherchait dans le sel. Ämän dh läman, l'eau est pureté, confiance, croyait-elle... Avant ! Avant que les rêves d'eau ne tombent à l'eau ... Comme ceux de beaucoup de jeunes malheureux.

 

 

galette-kabyle_detail.jpgAQACIWALI

 

Ylla, Thella

 

Feuilles de contes

 

 

Édilivre, 2007